févr. 01, 2025 - Minute de lectureMinutes de lecture

Comment les facteurs liés à la dentition affectent la maladie parodontale ?

Des études récentes ont réitéré que les problèmes liés à la dentition augmentent le risque de développer une maladie parodontale.

Ces problèmes liés à la dentition font partie de l’un des cinq groupes de facteurs de risque qui déterminent la susceptibilité d’un patient donné à la maladie parodontale. 

Black woman talking to a dentist and complaining about pain in her teeth during dental check-up at dentist's office.
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Les facteurs de risque de maladie parodontale comprennent le biofilm bactérien sous-gingival, les facteurs génétiques, les choix de mode de vie, les maladies systémiques et divers facteurs locaux. L’impact relatif varie d’un individu à l’autre. Par exemple, une hygiène bucco-dentaire adaptée et complète peut ne pas compenser entièrement les risques génétiques ou systémiques. Les facteurs liés à la dentition doivent être considérés dans un contexte plus large. Si les patients se renseignent sur la façon dont la dentition affecte le risque de maladie parodontale, mettez l’accent sur son rôle aux côtés des autres facteurs dans la détermination de la susceptibilité.


Les cinq catégories de facteurs de risque sont les suivantes :

La contribution relative de chacun de ces facteurs au risque de développer une maladie parodontale varie considérablement d’un individu à l’autre. Certains patients peuvent présenter une combinaison des cinq facteurs de risque et ne pas développer de maladie parodontale, tandis que d’autres peuvent développer la maladie avec seulement deux ou trois des facteurs présents.

Par exemple, si un patient pratique une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et a donc une accumulation limitée de plaque dentaire, mais qu’il a une prédisposition génétique désavantageuse ou une affection systémique sous-jacente, il pourrait toujours être plus à risque qu’un patient présentant une accumulation importante de plaque, mais sans risques génétiques ni maladie systémique. Cela est vrai pour les cinq facteurs de risque, de sorte que la contribution relative des facteurs liés à la dentition doit toujours être considérée en perspective avec les autres facteurs.

Si vos patients ont l’une des questions suivantes sur la façon dont les facteurs liés à la dentition pourraient affecter leur risque de développer des maladies parodontales, voici ce que vous pouvez leur dire :

Quels sont les facteurs liés à la dentition ?

1) Anatomie et position des dents

Les « facteurs liés à la dentition » sont liés à tous les facteurs anatomiques dentaires, aux interrelations dentaires dans et entre les arcades, et les traitements dentaires qui peuvent induire ou augmenter la rétention de la plaque et, en tant que tels, augmenter le risque de maladie parodontale.

Les facteurs anatomiques dans la bouche liés à un risque accru de maladie parodontale comprennent les projections cervicales de l’émail, les perles d’émail, les sillons et rainures anatomiques, la proximité des racines, les anomalies et les fractures dentaires, les relations interdentaires dans l’arcade dentaire, les contacts interproximaux ouverts qui conduisent à une impaction alimentaire chronique et les relations dento-alvéolaires anormales associées à l’altération de l’éruption dentaire passive.

Voici des exemples de facteurs localisés liés aux dents qui peuvent modifier ou prédisposer les patients aux maladies parodontales induites par la plaque dentaire :

  • Facteurs anatomiques des dents (tels que l’encombrement ou l’espacement)
  • Fractures radiculaires
  • Résorption cervicale de la racine et perte anormale de cément
  • Proximités radiculaires
  • Éruption passive altérée

2) Prothèse

L’utilisation de prothèses dentaires peut augmenter le risque de maladies parodontales chez un patient lorsque ces dispositifs sont mal adaptés ou mal entretenus, ou lorsqu’un patient a une réaction d’hypersensibilité indésirable aux matériaux utilisés dans leur fabrication :

Entretien inadapté des prothèses 

L’atteinte de l'attache conjonctive supracrestale par les limites des prothèses a été associée à l’inflammation et à la perte du tissu de soutien parodontal, mais il n’est pas évident de savoir si les effets négatifs observés sur le parodonte sont causés par le biofilm de la plaque dentaire, un traumatisme, la toxicité présente dans les matériaux dentaires en question, ou une combinaison de ces trois facteurs.

De plus, bien qu’il existe des preuves suggérant que les prothèses dentaires et leur conception, leur fabrication, leur mise en place et leurs matériaux peuvent être associés à la rétention de la plaque et à la perte d’attache clinique, les preuves disponibles ne permettent pas de conclure que les prothèses dentaires fixes ou amovibles sont associées à un risque accru de parodontite si elles sont utilisées et entretenues de manière optimale.

Au lieu de cela, les preuves ne font qu’indiquer un risque accru de maladie parodontale si les porteurs de prothèses ne pratiquent pas une hygiène dentaire adéquate. En particulier, les prothèses dentaires amovibles mal entretenues pourraient agir comme des facteurs de rétention de la plaque dentaire.

Réactions d’hypersensibilité aux prothèses

Certains patients peuvent également avoir des réactions d’hypersensibilité aux matériaux dentaires utilisés dans les prothèses. Dans certains cas, cela peut entraîner une inflammation localisée ne répondant pas aux mesures de contrôle de plaque. Des preuves in vitro, limitées, suggèrent également que certains ions libérés par les matériaux dentaires dans la bouche lors de l'utilisation des prothèses pourraient nuire à la viabilité et au bon fonctionnement cellulaires.

De nombreux facteurs liés à la dentition, y compris les dents naturellement encombrées, se produisent pour des raisons génétiques inévitables, mais ils peuvent également survenir à la suite de certains comportements néfastes. Par exemple, certaines habitudes dans l’enfance sont considérées comme des facteurs de risque : l’utilisation d’une tétine ou la succion du pouce ou des doigts après l’âge de trois ans peut augmenter le risque de malpositions dentaires et des mâchoires.

Chez l'adulte, certains comportements peuvent également provoquer le déplacement des dents. Par exemple, le bruxisme du sommeil (ou grincement des dents), qui survient chez environ 13 % des adultes, peut causer des dommages aux dents et à la mâchoire, ce qui peut entraîner un déplacement dentaire au fil du temps. Le bruxisme peut également entraîner une hypertrophie des muscles masticateurs, une usure de la surface des dents, une fracture des restaurations ou des dents, une hypersensibilité ou une douleur dentaire, et une perte de soutien parodontal.

Les forces occlusales traumatiques conduisent à une mobilité adaptative des dents avec un soutien normal, tandis qu’elles conduisent à une mobilité progressive des dents avec un support réduit, nécessitant généralement une contention.

De nombreux facteurs liés à la dentition qui pourraient augmenter le risque de maladie parodontale se produisent également à la suite d’une blessure au visage, à la mâchoire ou à la bouche. Même des blessures mineures autour de la mâchoire, de la bouche et du visage peuvent affecter considérablement la façon dont les dents se positionnent entre elles, de sorte que tous les patients qui souffrent de ces blessures devraient consulter un dentiste dès que possible. Il est également possible que d’anciennes blessures qui n’ont jamais été traitées aient altéré dans le passé la croissance ou le positionnement des dents d’un patient.

Installation ou déplacement incorrect

Une mise en place incorrecte des restaurations, en surplomb ou surcontour, ou leur altération avec le temps peut favoriser la rétention du biofilm dentaire et des lésions parodontales localisées.

Les espaces entre les dents ou d’autres irrégularités liées à la dentition telles que l’anatomie des dents, l'encombrement dentaire, les projections de l’émail cervical, une concavité radiculaire, les fractures, l'articulé croisé (cross-bite), la rotation des dents et la proximité des racines peuvent créer des espaces interdentaires ouverts difficiles à atteindre et à nettoyer correctement pour les patients, permettant aux bactéries de s’accumuler et d’affecter les tissus parodontaux environnants.

La réaction naturelle du corps à la présence de bactéries dans la bouche est l’inflammation, pouvant conduire à une gingivite. Plus les bactéries pathogènes peuvent adhérer et proliférer sans interruption, plus le risque que la gingivite évolue vers la parodontite est grand.

Le degré de susceptibilité d’un patient à la maladie parodontale liée aux irrégularités de la dentition varie considérablement. En général, cependant, il est exact de dire que plus un patient présente d’irrégularités liées à la dentition, plus elles contribueront à la susceptibilité de ce patient aux maladies parodontales.

De même, l’atteinte de l'attache conjonctive supracrestale par les limites des prothèses peut être associée à une inflammation ou à une perte de tissu de soutien parodontal si elles ne sont pas correctement mises en place ou entretenues.

Un profil d’émergence adéquat des restaurations est essentiel pour éviter l’accumulation de plaque et l’inflammation gingivale induite par la plaque et permettre un contrôle approprié de la plaque par le patient. 

Anatomie et position des dents

Un traitement orthodontique peut être recommandé pour les patients présentant des facteurs liés à la dentition suffisamment importants pour augmenter le risque de maladie parodontale. Dans de tels cas, l’orthodontie est non seulement une mesure efficace pour réduire le risque de maladie parodontale, mais elle améliorera souvent aussi la santé bucco-dentaire globale à long terme en améliorant l’occlusion et les fonctions de la mâchoire.

Prothèses

Toutes les prothèses fixes ou amovibles qui retiennent la plaque dentaire ou qui ne permettent pas aux patients d'effectuer un nettoyage correct doivent être corrigées, réadaptées ou refaites. Les patients portant des prothèses placées de manière optimale doivent être encouragés à s’assurer qu’ils gardent leurs prothèses propres et à planifier des rendez-vous réguliers de contrôle pour assurer une maintenance optimale continue.

Force occlusale traumatique

Bien que la littérature montre un impact mitigé du facteur occlusal, les forces occlusales traumatiques doivent être prises en compte pour éviter un risque supplémentaire de perte de soutien parodontal. Dans le cas du bruxisme, les gouttières peuvent aider à soulager le serrement et le grincement des dents qui pourraient autrement causer fracture, usure et mobilité dentaire.

Les patients doivent être encouragés à prendre des mesures pour éviter les dommages aux dents et à la mâchoire lorsqu’ils participent à des activités qui pourraient potentiellement endommager l’un ou l’autre.

Bien que de nombreux facteurs liés à la dentition soient être hors du contrôle des patients, tels que leur prédisposition génétique à l’encombrement ou l’anatomie dentaire, il existe de nombreux facteurs que les patients et les dentistes peuvent et doivent contrôler. L’hygiène bucco-dentaire et la possibilité de l'effectuer correctement restent toujours en tête de cette liste. 





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