févr. 18, 2021 - Minute de lectureMinutes de lecture

Xérostomie : état des lieux et dernières recherches pour les professionnels dentaires

Elle peut exercer un impact négatif sur le sommeil et la santé mentale.

Elle est extrêmement fréquente, affectant un patient adulte sur quatre.

Elle n’a pas de véritable remède.

C'est...la bouche sèche.

Contenu

La xérostomie peut être un problème étonnamment difficile à aborder pour les professionnels dentaires. Compte-tenu de la grande variété de sa gravité et ses causes, il peut être difficile de la prendre en charge et elle constitue une épreuve pénible pour ceux qui en souffrent.

Dans cet article, nous nous intéressons à l’étendue des symptômes associés à la bouche sèche, ainsi qu'aux nouvelles recherches portant sur ses causes et les traitements potentiels.

Qu’est-ce que la xérostomie, communément appelée bouche sèche ?

La bouche sèche, également connue sous le nom de xérostomie, est une manifestation qui se produit lorsque les glandes salivaires ne produisent pas de manière régulière suffisamment de salive. Cette inactivité glandulaire elle-même n’est pas une maladie, mais plutôt un symptôme, généralement lié à un problème de santé sous-jacent ou à un effet secondaire d'un ou plusieurs médicaments. Cela se manifeste généralement comme une sensation de sécheresse dans la bouche et / ou la gorge, mais il peut y avoir de nombreux autres symptômes [1] qui peuvent avoir un impact plus important sur la qualité de vie et la santé des personnes touchées :

  • Difficultés à parler, à mastiquer ou à avaler
  • Salive épaisse et visqueuse
  • Carie dentaire
  • Halitose
  • Lèvres fissurées, fendues
  • Sensation de soif fréquente
  • Altération du goût
  • Insomnie

La bouche sèche est donc associée à des symptômes qui constituent une réelle entrave à la santé et au bien-être. Pourtant, la recherche commence tout juste à comprendre à quel point les effets de la sécheresse buccale peuvent être dévastateurs pour ceux qui ne peuvent pas vivre "normalement" à cause d'elle. Une étude récente sur la bouche sèche [2] menée par l’Université de Sheffield a montré des résultats surprenants, mettant en évidence « des impacts étendus sur le fonctionnement physique, émotionnel (psychologique) et social ».

Quelles sont les causes de la bouche sèche ?

De nombreux facteurs peuvent contribuer à la sécheresse buccale, ce qui la rend délicate à prévenir et à traiter. Voici quelques-unes des causes potentielles :

  • Déshydratation
  • Médicaments
  • Syndrome de Gougerot-Sjögren
  • Stress et anxiété
  • Vieillissement
  • Tabac
  • Traitements contre le cancer
  • Diabète
  • Apnée du sommeil

Aider les patients à comprendre la bouche sèche

Aussi répandue soit-elle, de nombreuses idées reçues entourent la xérostomie. Elle est à la fois familière aux patients et pourtant souvent mal comprise - peut-être en raison de la nature invisible des symptômes. Pour les professionnels dentaires, évoquer la bouche sèche avec leurs patients et clarifier certaines informations signifie communiquer sur les risques et les causes de cette condition sans provoquer d'inquiètude excessive.

Cela peut commencer par faire savoir à vos patients ce qu’il faut surveiller en partageant une liste de symptômes. Quand il s’agit d’exposer les risques liés à la sécheresse buccale, il est important d'avoir une approche adaptée à chaque type de patients. Les fumeurs, par exemple, peuvent s'être habitués à la sensation de bouche sèche après avoir fumé, mais ils devraient être informés des risques majorés de carie dentaire notamment en raison de la baisse de production de salive. D’autres patients de nature plus anxieuse peuvent ne pas être exposés à une énumération exhaustive de risques potentiels car ils pourraient interpréter leur xérostomie occasionnelle comme le symptôme d’une maladie grave, ce qui reste peu probable au global.

Les dernières recherches autour de la xérostomie

L’étude de l’Université de Sheffield n’est qu’une des récentes initiatives de recherche sur la bouche sèche, et le lien qu’elle a avec des problèmes de santé plus profonds. Le National Institute of Dental and Craniofacial Research (NIDCR) a mené une étude sur le syndrome de Gougerot-Sjögren, [3] un trouble auto-immun qui affecte principalement les glandes salivaires et conduit à des cas sévères de sécheresse buccale. Le NIDCR essaie de déterminer comment traiter l’inflammation qui provoque une dysfonction des glandes salivaires, tout en cherchant à identifier les facteurs génétiques qui conduisent au développement du syndrome de Gougerot-Sjögren.

Alors que les chercheurs poursuivent l'objectif d'une connaissance plus robuste de la sécheresse buccale, le problème du diagnostic se pose fréquemment. Par exemple, le syndrome de la bouche brûlante (BMS), une condition médicale douloureuse, peut être confondu avec la xérostomie, étant donné les symptômes communs aux deux situations. Malgré ces soucis liés au diagnostic, les progrès sur la compréhension de la xérostomie sont évidents.

Une autre revue a conclu [4] que la xérostomie affecte principalement la population d’âge moyen et les personnes âgées. Les cause les plus largement reconnues de xérostomie se rapportent à la prise  de médicaments anticholinergiques, la déshydratation, le diabète et la radiothérapie.

Une étude transversale [5] a conclu que les patients souffrant de xérostomie étaient plus susceptibles de boire de l’eau afin d’avaler de la nourriture que des patients sans xérostomie. La fréquence augmentée de la sécheresse buccale chez les patients consommant au moins un ou plusieurs médicaments a été notée très clairement comparée aux patients ne prenant pas de médicaments, et ce contraste s'intensifie avec l’augmentation de la quantité de médicaments prise.

Aider les patients à surmonter la xérostomie

Bien qu’il n’existe pas de solution universelle pour la xérostomie, il existe des moyens d’aider les patients à mieux gérer leur état. La communication et la compréhension de la problématique seules peuvent aider un patient à identifier les occasions de prévenir la xérostomie dans sa vie quotidienne. Il est souvent utile de leur demander de noter ce qu'ils consomment au quotidien ainsi que leurs habitudes pour voir si des liens émergent entre la consommation de certains aliments et la sensation de sécheresse par exemple.

La prise en charge de la bouche sèche débute généralement par l'identification de sa cause - vérifier l'état de santé général du patient et ses traitements médicamenteux de fond - avant de recommander des mesures préventives et de conseiller des substituts salivaires et/ou des stimulants salivaires. Pour les patients souffrant de sécheresse buccale, GUM® propose une gamme de solutions spécifiquement conçues pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie : GUM® HYDRAL®*. Si la xérostomie est récurrente et significativement débilitante, les patients doivent être dirigés vers des spécialistes.

La xérostomie est une condition désagréable, aggravée par l’ambiguïté qui l’entoure souvent, mais la communauté professionnelle dentaire continue d'en apprendre davantage sur ses causes et la manière de la prendre en charge. En fournissant à vos patients la meilleure information possible, vous pourrez les aider au mieux à soulager leur inconfort.  

*Avant utilisation, veuillez lire attentivement la notice d'instructions fournie avec le produit. Dispositif Médical de classe I non remboursé par l’Assurance Maladie

Fabricant: Sunstar Europe S.A., Route de Pallatex 11, CH-1163 Etoy

Distribué par SUNSTAR France S.A.S. 105 rue Jules Guesdes, 92300 Levallois-Perret.

Dernière mise à jour : 28/01/2021

[1] Site du National Institute of Dental and Craniofacial Research : https://www.nidcr.nih.gov/health-info/dry-mouth/more-info

[2] Gibson, B, Periyakaruppiah, K, Thornhill, M, Baker, SR, Robinson, PG. Measuring the symptomatic, physical, emotional and social impacts of dry mouth: A qualitative study. Gerodontology. 2020; 37: 132142.

[3] Site de la National Library of Medicine : https://magazine.medlineplus.gov/article/sjogrens-research-explores-genetic-link-to-dry-mouth-other-saliva-issues.

[4] Visvanathan, V. and Nix, P. (2010), Managing the patient presenting with xerostomia: a review. International Journal of Clinical Practice, 64: 404-407.

[5] Villa, A. and Abati, S. (2011), Risk factors and symptoms associated with xerostomia: a cross‐sectional study. Australian Dental Journal, 56: 290-295.

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