Halitose : différentes méthodes de diagnostic pour une pathologie aux divers aspects
Il existe différentes formes d'halitose : l'halitose vraie (physiologique ou pathologique), la pseudo-halitose et l'halitophobie. L'halitose ne peut être traitée que si son étiologie peut être correctement détectée. Un diagnostic approprié peut aider à identifier les meilleures options de traitement allant de l'intervention professionnelle (détartrage et surfaçage radiculaire) aux solutions mécaniques et chimiques, ou leur combinaison (hygiène bucco-dentaire, nettoyage de la langue, rinçage de la bouche).
Pour déterminer les meilleures options de traitement, il est important d'identifier d'abord la présence d'une odeur objectivement détectable, puis la source de l'halitose, en utilisant des techniques d'examen détaillées.
Il existe plusieurs méthodes disponibles pour la mesure objective de l'halitose :
Méthodes organoleptiques
Avec les méthodes organoleptiques, l'halitose est évaluée avec le sens de l'odorat et un degré de sévérité est attribué en fonction de l'intensité de l'odeur. La classification la plus courante se situe entre 0 et 5, où 0 désigne une odeur indétectable et 5 une halitose forte [1].
Il existe plusieurs manières de réaliser ce diagnostic, dont la méthode de la « bouche ouverte », la méthode du comptage, la méthode « Ha-Ha-Ha », la méthode du tube de verre ou la méthode de la paille à boire. L'avantage de cette approche est que les patients reçoivent des informations importantes sur l'évaluation d'un seuil de perception humaine des odeurs. L'inconvénient est que le patient ne fait souvent pas confiance au "nez" de l'examinateur. En particulier avec la pseudo-halitose, il est préférable de choisir un diagnostic instrumental.
Méthodes instrumentales
Les méthodes instrumentales sont plus « scientifiques » ou « impartiales » par définition. La chromatographie en phase gazeuse est un moyen de séparer et d'analyser des composés qui peuvent être vaporisés. Tonzetich [2] a développé un chromatographe en phase gazeuse qui détecte un certain nombre de composés sulfurés volatils dans l'haleine d'un patient, permettant la mesure du sulfure d'hydrogène, du méthylmercaptan et du sulfure de diméthyle.
La chromatographie en phase gazeuse est relativement compliquée et coûteuse, ce qui rend cet appareil plus approprié pour la recherche que pour un usage en routine.
Des appareils plus petits ont donc été développés pour mesurer les composés sulfurés volatils directement au fauteuil. Il s'agit notamment de l'halimètre, qui mesure essentiellement le soufre. L'halimètre aspire l'air via un tuyau et le guide vers un capteur de gaz électrochimique qui mesure rapidement la concentration en composés sulfurés volatils.
La limite de cet appareil est qu'il ne peut pas distinguer les différents composés sulfurés, ce qui signifie qu'il ne peut pas aider à clarifier si la cause est orale ou non. De plus, la corrélation des résultats de l'halimètre avec ceux de la méthode organoleptique est généralement faible car l'halitose peut également être causée par d'autres composés non sulfurés, que l'halimètre ne mesure pas.
Une combinaison de l'approche organoleptique et halimétrique est donc recommandée et peut fournir des indices importants sur les causes de l'halitose.
Test BANA
Le test BANA est pratique pour une utilisation au fauteuil et ne nécessite que le grattage de la langue avec un coton-tige. Le test mesure les niveaux d'une enzyme spécifique produite par des bactéries responsables de l'halitose [3]. En détectant les acides gras à chaîne courte et les anaérobies et protéolytiques obligatoires à Gram négatif, il est possible de détecter non seulement l'halitose, mais aussi le risque parodontal [4]. Cette approche facilite la planification des stratégies de traitement et de prévention, et la communication avec les patients.
Conclusion
L'utilisation appropriée des tests de diagnostic et de l'examen clinique est cruciale pour identifier la cause de l'halitose et recommander les meilleures options de traitement. Si elle n'est pas correctement diagnostiquée et traitée, l'halitose a un effet négatif sur la vie sociale des patients. De plus, l'halitose peut être le signe d'autres problèmes de santé bucco-dentaire (ou autres) sous-jacents.
Sources :
[1] Rosenberg M, Kulkarni GV, Bosy A, McCulloch CA. Reproducibility and sensitivity of oral malodor measurements with a portable sulphide monitor. J Dent Res. 1991 Nov;70(11):1436-40.
[2] Tonzetich J. Direct gas chromatographic analysis of sulphur compounds in mouth air in man. Arch Oral Biol. 1971 Jun;16(6):587-97.
[3] https://www.medicalnewstoday.com/articles/166636#what-is-bad-breath
[4] Aylıkcı BU, Colak H. Halitosis: From diagnosis to management. J Nat Sci Biol Med. 2013 Jan;4(1):14-23.